Monsieur le Conseiller Culturel Adjoint,
Mesdames, Messieurs,
Récemment, la Cour des Comptes a ouvertement attaqué les enseignants. Le projet est clair : modifier les ORS en annualisant le temps de travail, instaurer la bivalence, supprimer les accords PPCR ; en somme, il s’agit de faire plier les enseignants. Sur 33 systèmes éducatifs étudiés par l'OCDE, la France est au 22ème rang pour la rémunération de ses enseignants ; néanmoins, la Cour des Comptes ne recommande aucune mesure à ce propos.
Concernant l’Agence, nous dénonçons le choix fait de la continuité d’une politique de fermeture de postes de résidents, ainsi que celui d’une politique dans la droite lignée d’une orthodoxie budgétaire qui ne fonctionne pas, à titre d’exemple, l’arlésienne prime informatique non versée aux personnels malgré le ferme engagement de l’Agence.
A l’appel de la FSU, durant toute une semaine, les personnels des établissements du réseau AEFE se sont mobilisés afin de défendre leur vision de la continuité du service public d’éducation à l’étranger. Ils en ont appelé à la fin d’un autoritarisme faussement légitimé par la situation sanitaire, qui ne saurait justifier l’injustifiable. Ils ont déploré, à nouveau, que l’Etat soit aveuglé par la commande présidentielle, commande bien déraisonnable et sans moyens financiers, et qui conduit à davantage de désengagement de l'État en délaissant l’opérateur public.
Nous avons été tout aussi mobilisés localement et restons très vigilants quant à la qualité du dialogue social, à la tenue des instances et au respect de nos droits syndicaux.
Sur ce dernier point, nous ne pouvons que déplorer le fait que des personnels aient eu à subir des pressions suite à l’annonce de leur participation à une réunion d’information syndicale. Nous avons été consternés de découvrir que même le droit à la grève avait été attaqué puisque des personnels ont été recrutés afin de pallier les absences des personnels grévistes dans les établissements. C’est ainsi que, dans les écoles primaires, les enseignants qui avaient signalé leur intention de faire grève, alors que rien ne les y oblige, se sont vus remplacés dans leur classe par des animateurs dont certains ont utilisé les supports pédagogiques de la classe afin d’organiser des révisions pour les élèves ; des ASEM ont eu des élèves sous leur responsabilité ; une AESH, employée par les parents d’élèves, a dû garder une classe entière durant la journée de grève du vendredi 26 novembre. Dans un collège, le CDI a été ouvert et rendu accessible aux élèves ; les assistants d’éducation ont été purement et simplement remplacés dans leur fonction.
Nous sommes forcés de nous interroger aussi sur les modalités de recrutement, de financement et de paiement de ces personnels alors que nous sommes confrontés à des refus dès lors que nous formulons une demande de moyens humains supplémentaires, qu’ils soient pérennes ou occasionnels.
L’ambiance d’un dialogue courtois, franc avec chacun dans sa fonction, est en train de s'enliser, voire, parfois ici ou là, d’être stoppé. Des obstacles se mettent en place pour casser presque volontairement cette dynamique par de nuisibles tentatives plus ou moins visibles, en dépit de tout bon sens et dans la précipitation.
Nous sommes pour le moins surpris de voir que la tenue des instances soit devenue parfois un révélateur de personnalité. Pour la FSU, l’idée d’un projet peut être personnelle mais la condition sine qua non pour que celui-ci réussisse en atteignant les objectifs fixés est l’adhésion du plus grand nombre par le dialogue et la concertation. Nous rappelons, ici, qu’il ne doit pas y avoir de confusion entre la fonction et la personne. Quand la FSU demande l'application des textes et leur respect, c’est bien évidemment dans l’intérêt général. De même, il ne saurait être question, durant les réunions des instances, de tolérer la perte de sang-froid, de subir des menaces, de tenter la culpabilisation parce que nous exprimons des opinions différentes de celles attendues ou espérées. Nous n’accepterons pas la pensée unique et nous continuerons à éprouver nos idées et convictions au profit de l’intérêt général.
La FSU réitère sa demande de mise en place d’un réel climat de dialogue apaisé et redit clairement que l’affrontement d’idées, dans le respect, permet de renforcer et consolider les convictions sincères, et parfois, même de les faire partager.
Merci pour votre attention.