Mesdames, Messieurs, Madame la Conseillère Culturelle Adjointe,
Souvenez-vous du décret et de l’arrêté qui ont, grâce à une intervention de la FSU ayant saisi le Conseil d’Etat, rétabli l’avis obligatoire des commissions paritaires. Nous n’osons imaginer comment se dérouleraient ces commissions si la justice n’avait donné raison à la FSU, lorsque l’Agence pensait pouvoir, au mépris des textes en vigueur, supprimer ces instances. Jour après jour, année après année, nous constatons que l’Agence, fidèle à sa politique d’autoflagellation et d’autodestruction, organise son propre naufrage ; elle applique, dans le domaine du recrutement de ces futurs agents, avec un zèle indécent, les directives présidentielles de cap 2030.
L’AEFE a ainsi décidé de ne plus éditer la totalité des postes susceptibles d’être vacants en assumant pleinement les conséquences prévisibles de cette procédure, presque fière de ce dispositif qui permettra, nous le savons, de geler in fine un maximum de postes, avant de les supprimer. Nous dénonçons ce dispositif qui ne vise qu’à détruire le réseau historique. Il est déjà acté la suppression de quinze postes de détachés dans notre zone. Quand allez-vous arrêter de scier la branche qui n’est déjà qu’une brindille ?
La dernière annonce en date sur le nouveau calendrier de recrutement des détachés ne peut que nous laisser perplexes. Il faudra désormais anticiper la vacance de son poste avec deux années d’avance. Cela mettra les établissements en difficulté d’une part car ils ne seront pas en mesure d’anticiper aussi longtemps à l’avance leurs besoins avec l’évolution des effectifs ou encore les départs plus tardifs ; cela mettra en difficulté les établissements, d’autre part, car l’AEFE déconnecterait son calendrier de recrutement de celui de la mobilité du MEN avec les résultats des mouvements nationaux : les établissements seront alors confrontés à des postes se découvrant tardivement en mars, sans viviers de candidats. Par ailleurs, les collègues candidats, conjoint d’un personnel encadrant ou formateur, ne pourront plus bénéficier d’un rapprochement de conjoint.
Comment l’Agence justifie-t-elle cette nouveauté ? Ce serait pour permettre aux personnels d’obtenir plus facilement leur détachement. Ainsi une Agence d'État n’est pas en mesure de s’entendre directement avec son ministère de tutelle afin d’obtenir des avis favorables aux demandes de détachement de ses personnels?
Cette année, nous devrons observer les effets désastreux du bornage à 6 ans ; nous ne connaissons toujours pas, à l’heure actuelle, les modalités d’acceptation d’un prolongement à 9 ans. Nous restons sceptiques sur les effets de ce bornage, notamment en matière de turn-over : les chiffres semblent contredire les objectifs du MEN. De même l’expérience de détachement à l’étranger devait offrir des perspectives de carrière aux collègues qui réintègrent. Cela ne leurre personne, il n’en n'est rien.
Pour conclure, après l’exposé de toutes ces détériorations orchestrées par l’Agence elle-même, nous ne pouvons que nous attrister de ce constat pathétique d’une institution qui applique une politique la menant à sa perte grâce à la loyauté de ses agents.
Par cette liminaire, Madame la Conseillère Culturelle Adjointe, nous n’espérons nullement vous émouvoir, ni vous informer ; par cette liminaire, Madame la Conseillère Culturelle Adjointe, nous espérons surtout vous alerter solennellement. Plus que jamais, les syndicats de la FSU revendiquent la décorrélation totale entre les contraintes budgétaires guidées par un diktat libéral et la réelle mise en place d‘un service public d’éducation à l’étranger. La FSU souligne l’importance de construire rapidement une perspective de politique éducative pour sauvegarder le réseau des EGD en général et pour sauvegarder le réseau du Maroc.
Nous vous remercions pour votre écoute.