Déclaration liminaire de la CCPL du 2 juin
Monsieur le Conseiller Culturel Adjoint, Mesdames, Messieurs,
Nous sommes aujourd’hui réunis pour une CCPL de recrutement des personnels de droit local, commission qui n’est qu’un énième simulacre.
En effet, à quelques exceptions près, tous les futurs recrutés sont des titulaires de l’Education Nationale. A quelques exceptions près, les futurs recrutés ont d’ores et déjà connaissance de leur futur recrutement.
Pourquoi dès lors sommes-nous ici ? Pour enregistrer les recrutements, tenter quelques ajustements ?
Nous connaissons déjà les réponses, même s’il faut reconnaître que nos déclarations liminaires ne reçoivent jamais de réponses... Les réponses donc seront que “oui, il faut prévenir les candidats de peur qu’ils ne partent ailleurs”, “oui, la concurrence est rude”, “oui, il est nécessaire de recruter des titulaires, gage de qualité et de formation”.
Mais remontons quelques années en arrière - et ce n’est pas faute d’avoir alerté ici à maintes reprises - Mesdames et Messieurs, qui est à l’origine de cette concurrence ? C’est l’Agence elle-même qui a créé cette situation, qui a encouragé, par ses relais que sont les postes diplomatiques, l’éclosion et le développement de tous ces établissements homologués et partenaires au détriment des EGD et au grand désarroi de la communauté éducative. Avec une limite puisque le constat est clair : une simple lecture des différents dossiers révèle que nombreux sont les candidats actuellement en poste dans les établissements partenaires. Fermons cette parenthèse.
Voilà donc le service public sacrifié sur l’autel de la privatisation et du profit. La réalité est telle qu’aujourd’hui, cette commission de recrutement des personnels de droit local ressemble à un recrutement de personnels expatriés : un dossier, un entretien et le tour est joué. Ces mêmes personnels, en situation de précarité avec aucune garantie d’obtenir par la suite un poste de détaché, sont ensuite comptabilisés dans les taux d’encadrement pour fausser la lecture et embellir la désastreuse réalité. Les collègues titulaires doivent être recrutés sur des postes de détachés, telle est la norme. Pour les syndicats de la FSU, il ne saurait être question de valider quelque recrutement que ce soit d’un personnel titulaire n’ayant pas sa résidence au Maroc. Nous redisons ici, avec la plus grande force, notre opposition totale à ce système qui n’a pour objectif que de pallier l'hécatombe des suppressions de postes.
Notre message est clair : nous dénonçons cette facilité de recourir à ce stratagème pour plaire et démontrer son talent de bon gestionnaire car les employeurs, les postes diplomatiques, sont eux-mêmes des fonctionnaires et doivent œuvrer en faveur du service public d’éducation et non se rendre complices de son démantèlement.
Nous vous remercions pour votre écoute et nous espérons avoir, un jour, des réponses à nos questions.